Plus rien ne sera comme avant

Retraites, travail, environnement, salaires, démocratie, égalité… Le « Contact » d’été, journal de la CGT, revient sur les enjeux revendicatifs après six mois de mobilisations contre la réforme des retraites.

Malgré une mobilisation d’une durée et d’un niveau record, la réforme des retraites est adoptée. Faudrait-il en conclure que le match est terminé ? Non.

Nous entrons dans la deuxième mi-temps, et nous aurions gagné la première si Emmanuel Macron n’avait pas changé les règles du jeu en cours de route en utilisant tous les artifices antidémocratiques de la Ve République.
Ce passage en force au mépris de l’opposition de la majorité des député·es et de la quasi totalité de la population aurait été impossible dans les autres pays démocratiques.

Nous entrons maintenant dans le temps long

La réforme des retraites sera la casserole d’Emmanuel Macron jusqu’à la fin de son quinquennat. Nous allons utiliser tous les leviers à notre disposition pour reprendre ce qui nous a été volé.

Nous allons exiger des négociations partout pour gagner des départs anticipés pour pénibilité et la prise en compte des années d’études.

Dans la négociation prévue à l’automne, la CGT se battra pour améliorer le niveau des pensions complémentaires Agirc-Arrco, qui représentent 20 % à 50 % de la pension des salarié·es du privé.

Grâce à notre mobilisation, le Gouvernement n’a plus ni majorité sociale ni majorité politique. Et il ne pourra pas museler le Parlement pendant quatre ans. De nouvelles propositions d’abrogation ou de référendum seront déposées. Ce qu’un Gouvernement a fait, un Gouvernement peut le défaire. Ce qu’un Président a fait, un Président peut le défaire. Maintenant ou dans quatre ans.

Nous avons semé de précieuses graines pour l’avenir, à nous de les faire germer

Ensemble nous avons relevé la tête face à l’autoritarisme gouvernemental et patronal. Le rapport de force nous a permis de gagner des augmentations de salaires dans des centaines d’entreprises, à l’image de la magnifique victoire arrachée à Vertbaudet.

Nous allons désormais tout faire pour généraliser ces luttes et ces avancées.

Alors que trop souvent les négociations ont lieu sous la dictée des employeurs, l’unité syndicale permet de renverser la table et d’imposer qu’elles se tiennent sur la base des exigences des salarié·es.
C’est la raison pour laquelle la CGT oeuvre pour pérenniser l’unité acquise durant la mobilisation.

Depuis le début du mouvement, plus de 100 000 personnes ont fait le choix de se syndiquer.

La dynamique est lancée, mais quatre salarié·es du privé sur dix n’ont pas de syndicat dans leur entreprise alors que c’est le meilleur moyen de changer la donne dans la durée, de reprendre la main sur notre travail et d’agir concrètement, ensemble. Voilà ce qu’il nous reste à faire. Jamais l’exigence d’alternatives sociales et environnementales n’a été aussi forte.

Ils sont une poignée, nous sommes des millions.

Ayons confiance dans notre force. Après une année intense, nous avons besoin de repos pour profiter de nos proches et de notre famille et élargir nos horizons. La CGT défend le droit aux vacances pour toutes et tous et souhaite d’excellents congés à celles et ceux qui peuvent profiter de ce temps libre.

Edito – Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT