
Une ancienne syndiquée CGT de l’entreprise WEBER a contacté le Bureau de l’Union Locale CGT de Nemours : « Nous sommes en grève depuis 1heure, on a besoin de conseils. On se sent abandonné par le syndicat CFDT qui nous représente aux négociations NAO! Ils ne nous consultent pas et décident à notre place… Pouvez-vous venir nous aider?»
L’entreprise WEBER, qui compte 725 salarié.es dont 48 sur le site de Nemours, est en NOA nationales pour les 12 sites en France depuis la semaine dernière.
Lors de la première rencontre nationale avec la direction WEBER SAINT GOBAIN, la CFDT, le syndicat représentatif de l’entreprise, présente les revendications des salariés : 3% d’augmentation générale et prime vacances à 1000€. La direction ne veut pas entendre parler d’augmentation générale mais individuelle.
Le syndicat CFDT dépose alors un préavis de grève national pour le 4 février 2025. Lors de la 2ème rencontre de négociations, la direction de WEBER présente sa proposition : 0,3% d’augmentation générale et 1 % individuelle… La CFDT, satisfaite de cette proposition, a retiré son préavis de grève sans même consulter les salarié.e.s.
« Quand on a appris ça ce matin on étions tous en colère ! On s’est senti trahis et abandonnés. Mais on n’a pas accepté. On a décidé de se réunir à midi avec tous les salariés présents. Nous étions une trentaine et on a décidé à l’unanimité de tous les services de faire grève pour imposer nos revendications. Mise à part le service transport qui ne s’est pas joint à nous, on est tous unis! »
« On a trop longtemps été ignoré par le syndicat CFDT. Maintenant c’est à nous décider ! »
« Notre entreprise gagne beaucoup d’argent, surtout sur le site de Nemours : nous fabriquons des matières premières pour tous les sites Weber de France et produisons plus de 100.000 tonnes de mortiers à l’année. Ils nous obligent même à faire une heure supplémentaire presque tous les jours : on finit à 21h au lieu de 20h. On a eu la direction au téléphone. Déjà ils nous culpabilisent en disant qu’à cause de la grève ils vont perdre de l’argent… C’est le but de la grève afin qu’ils lâchent sur nos revendications! La direction essaye de casser la grève. Ils ont demandé à des intérimaires de ce matin de revenir l’après-midi pour nous remplacer… »
En 30 mn, les 13 salariés présents ont décidé des suites à donner de leur mouvement. Après un rapide débat elles et ils décident de leurs revendications qu’ils ont rédigé sur une feuille blanche sous forme de lettre pétition signée par tous les salarié.e.s présent.e.s :
Nous, aujourd’hui, salariés de WBER, affirmons être en lutte pour défendre les revendications suivantes :
– 3% Augmentation générale
– Revalorisation de la prime vacances à hauteur de 1.000€ » (actuellement à 650€)
Ils ont élus à l’unanimité leurs 2 représentants qui doivent rencontrer la direction ce soir vers 18h. Ils leur remettront la lettre-pétition, refuseront de discuter de suite et exigeront une rencontre le lendemain à 12h quand les 30 salarié.e.s seront là. Ils ont accepté qu’une délégation de grévistes vienne à la Commission Exécutive de l’UL de Nemours pour présenter leur mouvement de grève aux autres syndicats CGT de la localité.
Plusieurs salarié.e.s ont exprimés leur souhait de se rapprocher de la CGT, même d’y adhérer.
Pendant les discussions une salariée a pris un drap et une bombe pour faire une banderole de leur revendication principale : « 0,3% NON, 3% OUI » Ils ont installé leur banderole aussitôt devant l’entrée de l’entreprise. Plusieurs véhicules circulant en face les ont klaxonné en solidarité…
Un climat chaleureux et réjouit anime ces salariés satisfaits de prendre en main leur mouvement et déterminés à se faire entendre pour gagner leurs revendications !